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Accepter la variable inconnue

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J’ai ce souvenir atroce de cours de mathématiques pendant lesquels il nous était demandé de trouver l’inconnue. À partir de ce moment-là, je me suis fâchée avec cette matière hautement anxiogène à mon sens. Mais en y repensant…je me demande si cette réticence face à l’inconnu n’est pas nocive.

Dans le quotidien, et encore plus face à la maladie et à la PMA, l’impossibilité de prévoir l’avenir génère de la nervosité, de l’angoisse et parfois de la colère. On voudrait connaître le « quand » et le « comment » (puisqu’on n’a pas de réponse au « pourquoi ça tombe sur nous »), savoir quand commencent les traitements, quand a lieu l’insémination, la ponction et le transfert. On anticipe, on planifie, on prend des compléments alimentaires et des rendez-vous chez l’acupuncteur ou l’hypnotiseur… on s’inquiète et on râle lorsqu’un changement bouleverse ce calendrier auquel on se raccroche comme une bernique sur son rocher. On perd confiance dans notre équipe médicale : celui-ci est trop mou, celle-là est trop autoritaire, elle est stakhanoviste dans sa volonté de multiplier les inséminations, l’autre n’est pas au fait des dernières techniques alors que nous oui. Bref, on se tend. On se crispe. On se fait mal. Et donc… on augmente la souffrance.

La PMA ne semble ni naturelle ni normale et je ne vais pas vous dire « n’y pense pas et ça arrivera », car il est impossible de ne pas penser l’absence. Toutefois, aujourd’hui je tente d’accepter l’inconnu, de l’accueillir non pas comme une épreuve, mais comme une facétie de la vie, comme un allusion pour nous dire « que sur un long fleuve tranquille, on s’ennuie », mais surtout pour nous rappeler que « on est vivante et c’est ça la vie ». Se braquer, s’énerver, vouloir garder le contrôle, c’est nocif pour nous et pour notre entourage.

Depuis que je fonctionne de cette manière, je me sens plus légère et cela m’a aidé à poursuivre les protocoles. Quand l’inconnu était trop effrayant, je lui donnais une forme. Je m’inventais un monstre avec des mots mais en art-thérapie on peut aussi dessiner un monstre. Et comme ça l’inconnu m’était connu. Je vous parle de cette technique plus tard.

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