
Quelques notions de biologie
Alors, en PMA, il convient d’avoir quelques notions de biologie.
Parce que savoir c’est pouvoir…
Et aussi parce que connaître ces deux, trois informations peut vous aider à accompagner au mieux le processus de PMA, voire à pratiquer une visualisation précise (voir article La visualisation un outil puissant en PMA dans la catégorie « Psy »).
Alors, allons-y : l’embryon en médecin désigne le premier stade de développement, jusqu’à la formation des principaux organes. L’embryon apparaît au moment de la fécondation de l’ovule par le spermatozoïde vainqueur.
Je vous rappelle qu’il est issu d’une cellule unique et qu’ensuite il se développe par divisions cellulaires. À l’issue de la fécondation, l’œuf se divise en deux cellules, puis quatre, huit etc. Au bout d’une semaine, l’embryon compte deux cents cellules.
Dans notre cas, il est souvent replacé dans l’utérus au stade de …morula (entre 8 à 16 cellules). C’est moche le nom, mais je vous rassure, ça ne veut pas dire morue.
Cela signifie « mûre ». Perso, j’adore la confiture de mûres. Et j’aime bien aussi l’idée que la mûre soit un fruit sauvage, libre, gratuit. La mûre se laisse cueillir au détour d’une balade en forêt. Le mûrier est généreux et tenace. Il pousse partout. Il est fort. Vive les mûres !
Viennent ensuite (petit point pour celles qui ont suivi en SVT) le stade de blastula, gastrula, neurula et enfin le fœtus ! Au bout de huit semaines environ.
Pour info et parce que cela intéresse certaines d’entre vous, il existe une classification des embryons s’appuyant sur deux critères principaux : la morphologie (notamment la fragmentation cellulaire) et leur développement (soit le nombre et la taille des cellules).
L’objectif est de déterminer la capacité d’implantation de l’embryon.
Au troisième jour (le moment du transfert en frais ou en congelé), un embryon possède huit cellules.
Attention, cela ne signifie pas qu’un embryon moins bien classé n’a pas de chance de s’implanter. Que nenni ! Si l’équipe médicale pensait la nidation impossible, elle ne s’embêterait pas à le transférer. Donc vous avez toutes vos chances.
Parfois l’équipe médicale décide d’attendre un peu plus pour le transfert. L’embryon atteint alors le stade de blastocyste.
Différences interprétations religieuses
Mais pour nous, c’est quoi un embryon ? Un embryon, à partir du moment où il est déposé dans notre bidon, représente autre chose que de simples cellules qui se multiplient.
« Elle repensait à sa dernière conversation avec sa psy et, comme toujours malgré l’occupation de ses mains, les mêmes interrogations revenaient heurter son crâne : qu’était-il advenu de son embryon, à son petit tas de cellules adoré et si vite évaporé ? Où allait-il puisqu’il n’était « rien » ? L’idée qu’il ne soit rien, comme nul et non advenu, lui était impossible à accepter. « Rien » c’était quand il n’y avait pas eu la première rencontre entre le spermatozoïde et l’ovule. « Rien » c’était quand il n’y avait pas eu la deuxième rencontre, celle de l’embryon avec sa mère, quand l’embryon ne s’était pas mis à l’abri dans le doux nid de tissus tissés d’hormones fabriqué avec amour par sa maman. « Rien » c’était quand il n’y avait donc eu aucun lien, ni entre un morceau d’homme et un morceau de femme, ni entre une femme et un enfant.
Alors, elle, son tas de cellules ce n’était pas « rien ». Donc quand commence la Vie ?
En dépit de son athéisme profond et réfléchi, sur les conseils de sa psychologue, elle s’était penchée sur le statut de l’embryon dans les différentes religions.
[…]
¾ Revenons-en à ce qui nous préoccupe, présentez-moi le fruit de vos recherches.
¾ Les bouddhistes me plaisent bien étant donné que très tôt une pulsion de vie existe selon eux. En effet, dès la fusion entre le spermatozoïde et l’ovule, la réincarnation, si délicate à obtenir, s’opère. L’ovule fécondé devient « racine du corps » et possède donc la « racine de vie ». Même s’il n’a pas forme humaine, il a déjà un avenir humain. En plus, c’est passionnant, car ils mentionnent les quatre éléments du corps : la terre, le feu, l’eau et le vent. Moi ça me parle.
¾ Pourquoi ?
¾ Je ne sais pas. Ça se rapproche de la nature. Ça me semble cohérent. En plus, ado j’aimais bien les symboles, le triskel celtique qui unit eau, terre et feu par exemple. Bref, pour eux, même un embryon in vitro représente un germe de vie. Alors, l’embryon serait une personne potentielle ou une potentialité de personne.
¾ Et j’imagine que vous affectionnez cette idée d’une magie dès la première rencontre.
¾ Tout à fait. À l’inverse, j’adhère peu à la conception des Hindous pour lesquels l’âme pénètre dans le corps du fœtus uniquement vers la vingtième semaine de gestation.
¾ Parce que c’est trop tard pour vous. C’est bien ça ?
¾ Oui. Cela dit, ce que j’apprécie chez eux, c’est la célébration au début du septième mois. J’aime bien l’idée d’un temps avant la naissance, cependant, cela me semble beaucoup, beaucoup trop tard. Attention, c’est bien une cérémonie, pas une fête style « baby shower ». J’aime pas trop le côté commercial du truc. Enfin, pour être honnête, aucune collègue n’a osé m’inviter pour me balancer à la gueule son bonheur. Même Stéphanie a eu du tac là-dessus quand, avec son groupe de CC, elle a organisé la sienne. Et heureusement.
Des larmes de rage encombraient sa voix. Elle renifla avant de reprendre.
¾ Bon, allez, je m’éloigne. Pour le judaïsme, je trouve que les réponses sur le début de la vie manquent de clarté. Pour qualifier l’embryon, le Talmud parle de « grumeau ». C’est bizarre, toutefois, je trouve le terme assez mignon. Le grumeau reçoit son âme au moment de la conception, mais il devient un enfant uniquement lorsque la tête sort de la maman. L’embryon n’est ni sacré ni inviolable. J’sais pas trop ce que ça veut dire. Je crois qu’un avortement peut être décidé jusqu’au moment de la naissance, cependant, ça me semble étrange. Bref, ce qui est troublant, c’est qu’au quarantième jour, le « grumeau » prend forme humaine, devenant alors un « être de passage », ce qui renvoie à la vie et à son caractère éphémère. Ces quarante jours, on les retrouve chez Hippocrate et Aristote et aussi dans l’Église catholique. Quarante jours, presque six semaines. Nous en PMA, on réalise la première écho lors de la cinquième semaine. Lors de ma grossesse, ces six semaines je les avais passées et dépassées.
¾ Et donc ?
¾ J’sais pas.
¾ Est-ce que vous trouvez que cela légitime votre douleur ?
¾ Peut-être. Je ne sais pas. Une douleur a-t-elle besoin de légitimité pour faire souffrir ? Je ne sais pas. Je dirais que oui. Aujourd’hui, oui. Dans la société actuelle, la souffrance doit être reconnue par tous. Légitimée par tous. La victime doit souffrir « conformément » sinon on se fout d’elle et de sa faiblesse.
¾ C’est votre interprétation.
¾ Peut-être. Je sais plus. Bref, passons à l’Église catholique maintenant : pour eux l’embryon n’est pas une personne. Pourtant, il convient de le traiter comme tel et ils interdissent l’avortement. Cela dit, ce n’était pas comme ça à l’origine. Si j’ai bien compris, mais je ne suis pas sûre d’avoir tout saisi avec mes neurones défaillants, ce n’est qu’à partir du XIXe siècle que l’on considère l’avortement comme un homicide, au moment où le statut de l’enfant change dans la société dans son ensemble. Bon, c’est pas très clair pour moi et je suis tombée sur de nombreux discours très extrémistes, alors j’ai laissé tomber mes recherches sur ce point pour pouvoir me pencher sur le Coran. Le Coran définit trois phases : la fécondation représente la première ; la deuxième, soit les deux premières semaines, représente l’adhérence, la création du lien, la nidation lorsque l’embryon élit domicile dans le giron de sa maman. J’aime bien ça. J’apprécie qu’ils prennent en compte le moment où l’embryon se met à l’abri dans le doux nid de tissus tissés d’hormones fabriqué avec amour par sa maman. Enfin, l’embryon de quatre semaines marque la troisième phase, avec ces trente somites le long de la colonne vertébrale. À ce moment un être insufflé de la vie se développe. Pour eux, c’est donc une personne après un mois. Cela dit, dès la première phase, la vie est donnée par Dieu, elle est donc sacrée. C’est bien ça. J’apprécie aussi que les trois phases soient clairement définies et détaillées. Il y aurait ensuite l’étape de cent-vingt jours au cours de laquelle l’âme est donnée au fœtus. Quatre mois donc.
¾ Vous maîtrisez le sujet maintenant. Qu’est-ce que vous en pensez ? Est-ce que ce travail vous a apporté des réponses ?
¾ J’ai beaucoup appris de ces recherches pourtant sommaires, cependant j’ai le sentiment d’en connaître toutefois moins qu’avant.
¾ Comme Socrate avant sa mort qui aurait affirmé : « tout ce que je sais c’est que je ne sais rien ».
¾ C’est ça. Je ne sais plus rien.
¾ Et donc, quelle est votre définition ? Celle de Marie ?
¾ Je crois que tout dépend de l’amour de la mère pour son enfant et donc pour moi, l’enfant existe dès le transfert d’embryon, dès son arrivée dans mon corps.
Grâce à cette séance, à ses réflexions, elle commençait à y croire. Elle reparlait à son bébé. Elle s’investissait. Néanmoins. » Rose Héléa, Le vide de leurs entrailles.
Voilà pour le statut des embryons dans la religion. Vous savez tout, mais vous avez peut-être des informations complémentaires, alors n’hésitez pas à laisser des commentaires.
Voilà tout pour aujourd’hui! Si vous avez des questions, n’hésitez pas à m’envoyer un message. Vous pouvez par ailleurs, dans un commentaire, nous parler de vos expériences de visualisation en PMA.
Si vous avez des questions, des commentaires, n’hésitez pas à me contacter.
Suivez-moi sur instagram.
Suivez mes aventures d’auteure/autrice sur facebook.
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.